Comme vous le savez peut-être, c’est dans le quartier Somerset que le taux de pauvreté est le plus élevé. Au cours de ma première année en tant que conseillère municipale, notre bureau a traité plusieurs expulsions par semaine – le plus souvent, des femmes âgées ont été expulsées de leur appartement dans lequel elles vivaient depuis des décennies. J’ai rencontré un travailleur de la construction qui dormait sous un banc dans le parc Minto, parce qu’il avait manqué trois jours de salaire lorsqu’il est tombé malade, et qu’il a été expulsé rapidement de la maison de chambres où il vivait. De plus en plus, les personnes qui vivent dans notre réseau de refuges sont de nouveaux arrivants au Canada – des réfugiés et des demandeurs d’asile qui sont venus dans notre belle Ville pour fuir l’oppression et se refaire une nouvelle vie ici.
Bien qu’il soit déjà assez difficile de construire suffisamment de logements abordables assez rapidement pour répondre à la demande écrasante, notre Ville perd aussi des appartements à prix modéré beaucoup plus rapidement que nous n’en construisons. Selon une nouvelle étude menée par Steve Pomeroy, professeur à l’Université Carleton, Ottawa perd 31 logements locatifs très abordables (dont le loyer est inférieur ou égal à 1 000 dollars par mois) pour chaque logement construit. Les rénovations, l’absence de contrôle provincial des loyers et la financiarisation du logement ont rendu la crise du logement encore plus désespérée. Pour une personne touchant des prestations du Programme Ontario au travail, du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) ou travaillant au salaire minimum, il n’y a tout simplement plus d’endroits où vivre.
La bonne nouvelle? Notre Ville a des solutions. Des projets de logement à but non lucratif prêts à être construits, qui n’ont besoin que d’un investissement initial provenant du budget de la Ville pour commencer la construction. Depuis 2020, la Ville d’Ottawa a financé la construction de 460 logements très abordables, mais il reste encore 1 796 logements en attente de financement.
En doublant le budget consacré au logement abordable pour 2024 et en le portant à 30 millions de dollars, ainsi qu’en investissant 5 millions de dollars dans le logement de transition, notre Ville a fait preuve d’un leadership qui incitera d’autres ordres de gouvernement à investir dans notre vision. Si je pouvais dire que j’ai un objectif à atteindre au cours de ce mandat, ce serait celui de mettre en chantier chacun des 1 796 logements qui se trouvent actuellement dans notre réserve de logements abordables.
La crise du logement n’a jamais été aussi grave. Les gens ne devraient pas dormir sur des chaises en plastique ou sous des bancs de parcs dans la capitale du Canada. Comme je l’ai dit hier à la table du Conseil, le meilleur moment pour construire des logements abordables était il y a des décennies. Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant.
Faits saillants du budget du quartier Somerset
Le budget de la Ville pour 2024 prévoit des investissements importants pour le centre-ville :
- 3 millions de dollars pour le projet pilote de service d’intervention dans le centre-ville;
- un financement supplémentaire de 200 000 dollars pour le programme de sensibilisation à la crise des sans-abri du Centre de santé communautaire Somerset Ouest;
- 2 millions de dollars pour un tout nouveau parc aux plaines Lebreton;
- le remplacement complet du terrain de basket-ball du parc St-Luke;
- une nouvelle aire de jeux d’eau au parc Dundonald;
- 350 000 dollars pour l’embellissement et l’animation du centre-ville cet été;
- un investissement pour deux nouveaux bâtiments de logements en milieu de soutien qui ouvriront bientôt leurs portes au centre-ville, gérés par Le Pilier, logements pour femmes et la Société John Howard d’Ottawa;
- un investissement en immobilisation dans de nouveaux logements abordables, y compris le projet Dream Lebreton et la phase 2 du projet de réaménagement de Rochester Heights de l’Initiative multiconfessionnelle sur l’habitation.
Merci à toutes les personnes qui ont écrit des lettres, signé des pétitions, pris la parole devant le Comité, participé à des manifestations et exigé une amélioration de la part de notre Ville. Vos interventions ont incité le Conseil municipal à prendre des mesures audacieuses en matière de logement abordable dans le budget de cette année et à attirer certains investissements clés qui aideront à donner un coup d’envoi à la revitalisation du centre-ville d’Ottawa. J’ai tellement d’espoir pour notre Ville, et cet espoir commence avec vous.
Cordialement,
Ariel