À l’époque, je savais vaguement que la Ville avait acheté en 2021 au gouvernement fédéral du terrain situé au 1010, rue Somerset et que le plan prévoyait l’aménagement de logements abordables et l’agrandissement des installations récréatives.
Je n’ai pas tardé à apprendre que la Ville avait pu acquérir le terrain adjacent à un prix très réduit en acceptant une série de conditions fixées par le gouvernement fédéral, notamment une présence autochtone sur place, en particulier des espaces pour des artistes; 150 unités au taux du marché et 150 appartements à but non lucratif et abordables; et un système énergétique de quartier pour alimenter tout le site. Le plan secondaire de la Ville pour le quartier prévoit aussi un hectare supplémentaire de parc et l’agrandissement des installations récréatives intérieures.
Dans l’année qui a suivi l’acquisition, le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario (le conseil des écoles publiques francophones) a passé une entente avec la Ville pour discuter de la construction d’une nouvelle école élémentaire francophone sur le site.
Comme vous l’avez peut-être lu, les élèves de l’École élémentaire publique Louise-Arbour sont actuellement installés dans un bâtiment qui a une ventilation déplorable et du plomb dans les canalisations, mais pas de bibliothèque ni de cour. Les parents de ces élèves sont impatients d’envoyer leurs enfants dans un environnement scolaire plus sain, ce qui se conçoit, et veulent que la nouvelle école soit construite dès que ce sera réaliste de le faire.
Quand la Ville a dévoilé la première ébauche d’un plan d‘implantation proposé pour l’aménagement du 1010, rue Somerset et du Centre récréatif Plant, l’école figurant sur les rendus se trouvait au beau milieu du parc Plouffe, un des rares terrains de sport dans un secteur de la ville ayant la plus faible proportion d’espaces verts dans la région de la capitale nationale. Le parc Plouffe, qui existe depuis une centaine d’années, est un endroit chéri dans notre communauté – il suffit, pour s’en convaincre, de passer voir les photos témoignant de son utilisation communautaire centenaire qui sont exposées dans le hall d’entrée du Centre récréatif Plant.
Les résidents étaient mécontents, ce qui se comprend, et l’association communautaire a lancé une campagne « Sauvons le parc Plouffe » pour tenter de faire changer le plan afin de préserver le parc et de doubler par la même occasion l’espace vert de l’endroit, comme le promettait le Plan secondaire du secteur de la station Corso Italia.
Cela a créé une tension qui se conçoit entre les parents souhaitant qu’une école soit construite sur-le-champ et d’autres résidents désireux de sauver le parc. J’ai estimé (tout comme le conseiller Jeff Leiper) que c’était injuste de dresser un parc adoré contre une école francophone. Notre communauté a besoin des deux et j’étais convaincu qu’en réunissant les meilleurs cerveaux de notre ville, nous pourrions trouver des solutions de rechange. Le maire Sutcliffe, qui était d’accord, a demandé au personnel de dessiner un nouveau plan sur lequel l’école ne se trouverait pas dans le parc.
Il s’en est suivi plusieurs mois de travail intense auquel ont pris part de nombreuses directions générales de la Ville. Une proposition préliminaire prévoyait de mettre l’école sur la rue Somerset, mais le plan s’est avéré techniquement infaisable du point de vue du transport.
Après être passé au travers d’une centaine d’objections et de conflits techniques, le personnel municipal a proposé un plan d’implantation final pour le projet. Le nouveau plan préserve le parc Plouffe, double les espaces verts et les installations du parc, place l’école publique Louise-Arbour sur la rue Oak et crée un lien interne pour l’école et le Centre récréatif Plant vers un nouveau centre de loisirs ultramoderne. Pour être très clair, il s’agit d’un plan où tout se trouvera sur le site, mais dont de nombreux détails relatifs à la conception feront l’objet de consultations ultérieures.
Je comprends qu’il subsiste des préoccupations, surtout de la part des membres de l’association communautaire, en ce qui concerne la possibilité d’un empiétement sur l’espace vert, une éventuelle perte d’arbres et l’incertitude quant à l’accès au parc à partir de la rue Somerset. Comme je l’ai dit récemment à une réunion avec l’association communautaire et le conseil de l’école Louise-Arbour, bon nombre de ces préoccupations peuvent être réglées dans la phase de la conception détaillée de ce projet.
Je conviens qu’il faut éviter de perdre des arbres et que le système énergétique de quartier proposé pour le site devrait être installé sous l’aménagement résidentiel qui est prévu sur la rue Somerset. Comme toujours, tout est dans les détails et c’est ce dont nous allons nous occuper dans les jours et les semaines à venir.
Bref, je suis convaincu que cette configuration du plan est ce que nous pouvons avoir de mieux et qui répond à un maximum de besoins. Il se pourrait que la Ville se soit trop engagée quand elle a acheté le terrain au gouvernement fédéral, puis en convenant de construire une école dans le cadre de cet aménagement. Mais, pour être honnête, je ne pense pas que notre communauté puisse se permettre de perdre n’importe lequel de ces éléments. Il nous faut une nouvelle école publique francophone, davantage de gymnases, des logements abordables et des parcs plus grands. Ce nouveau plan remplit tous ces engagements d’une manière qui semble être la seule faisable du point de vue technique.
Je suis sincèrement reconnaissant de tout l’engagement communautaire que cet enjeu a suscité. Cela prouve que l’implication citoyenne améliore les aménagements urbains. Et même s’il s’agit du plan d’implantation final, bien des détails de conception ne sont pas définitifs et feront l’objet, comme vous l’avez deviné, d’autres consultations communautaires. Je sais que les habitants du quartier Somerset continueront à plaider en faveur de l'amélioration de ce projet, et je me réjouis de poursuivre nos conversations.
Vous pouvez consulter le plan d’implantation final sur Participons Ottawa, et vous inscrire pour recevoir des rappels par courriel afin de participer à l’ultime conversation virtuelle avant que le plan d’implantation ne soit présenté au comité et au conseil.